caractères et blessures / Extrait

 

Le caractère influence-t-il l’origine des schémas ainsi que ses stratégies adaptatives ?

     (...) Les interprétations, parfois fausses, que vous avez de la réalité déterminent les émotions que vous subissez et les comportements que vous utilisez. Par exemple, la personne obsessionnelle-compulsive peut être anxieuse dans une situation où elle craint de ne pas être suffisamment performante. Elle dépassera alors ses limites et dépensera une énergie considérable, tout en négligeant par ailleurs d'autres besoins pour que tout soit parfait dans les moindres détails. Une personne narcissique peut devenir agressive si elle n'obtient pas précisément ce qu’elle veut à un moment donné. Tous ces traits de personnalité résultent de l'interaction de facteurs biologiques et environnementaux. Le caractère prédispose chacun d’entre vous à réagir à votre environnement. C'est l'interaction entre le caractère inné et le milieu de vie qui détermine le développement des traits de personnalité.

     Comme nous avons pu le voir, un milieu particulièrement affectueux peut faire d’un enfant naturellement timide un enfant moyennement extraverti alors qu’un environnement éducatif ou familial néfaste peut abattre un enfant peu sensible qui aurait pu paraître invulnérable.

     Quoi qu’il en soit il est primordial de préciser que plus l’émotivité de l’enfant est forte, plus il sera prédisposé à des blessures précoces. Nous pouvons ajouter que la secondarité ou la primarité seront corrélées à certains types de blessures et favoriseront certains troubles de la personnalité ou certains schémas.

     Les troubles de la personnalité se développent généralement dans un milieu familial où des besoins essentiels de l'enfant ne sont pas comblés sur le plan de la sécurité, de l’affection ou encore de l’éducation. Dans toutes les études on retrouve une prévalence plus élevée chez l’homme jeune, appartenant à une communauté urbaine. De même il existerait « entre 48 et 65% de troubles de personnalité chez les sujets effectuant une tentative de suicide ». (Source « Thérapies cognitives des troubles de la personnalité ». J Cottraux et IM Blackburn). Enfin le DSM V précise qu’il existe une plus forte proportion de troubles de la personnalité dans « les populations immigrés et défavorisés », notamment en ce qui concerne le groupe B « antisocial » (pervers narcissique/sociopathe/psychopathe). Les enfants d’une même famille, élevés dans le même environnement affectif et le même contexte social, réagissent différemment aux conditions de vie en fonction de leur caractère de base. Un enfant sensible et primaire réagira plus souvent par la contre-attaque, alors qu’un enfant tranquille, non émotif ou très secondaire réagira plus facilement par la soumission ou l’évitement. (...)

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